A la naissance, nous sommes exposés à des millions de bactéries, avalées lors de notre venue au monde...
Ces microbes ou bactéries colonisent notre tube digestif et vont former notre flore intestinale aussi nommée plus couramment le Microbiote.
Un nouveau né, venant au monde naturellement, va traverser la filière génitale en terme médical, et va avaler tout ce qui passe.
Pas très glamour, je vous l'accorde, mais la vie est ainsi et bien faite, car cette naissance par voies basses dite par "voies naturelles" va déterminer une grande part de l'avenir de l'être en devenir.
La naissance va constituer sa flore digestive et son microbiote dès le départ de sa vie.
Mais alors, que ce passe-t-il en cas de césarienne, le mode de naissance influence-t-il notre microbiote ? Comment se constitue la flore digestive de l'enfant né par césarienne ?
Un enfant né par césarienne programmée, dans le calme, et dans la sécurité d'une salle d'opération et non plus d'accouchement, ne bénéficiera pas de cet ensemencement naturel des bactéries digestives de sa mère.
Le mode de naissance, par césarienne ou naturelle a donc un impact sur le microbiote.
Ces découvertes récentes ont un impact que personne n'imaginait jusqu'à présent.
Les médecins pensaient que les choses se rétablissaient rapidement et naturellement.
La mise sur la peau de la maman, les bisous, tous ces gestes naturels compenseraient et permettraient l'ensemencement du microbiote.
En réalité les dernières recherches prouvent le contraire.
L'autre grande question est : Est-ce que ces différences persistent dans le temps ?
Un chercheur, Maria Gloria Dominguez-Bello de l'Université du New Jersey au Etats Unis a analysé durant plusieurs mois, la flore intestinale de bébé nés par césarienne, afin de comprendre l'évolution et les différences de leur microbiote dans le temps.
Son constat : les différences persistent.
Avec le temps les espèces présentent dans la flore intestinale ont tendance à se ressembler mais certaines manquent à l'appel.
Si les similarités sont très grandes, certaines populations spécifiques de bactéries chez les bébés nés par césarienne sont peu nombreuses ou même absentes.
Une autre grande question est ; quelles sont les conséquences de la disparition des bactéries chez ces bébés ?
Des études épidémiologiques ont montrées un risque accru de développer de l'asthme, un diabète de type 1 ou une prise de poids.
Consciente de l'urgence d'agir face à la pratique de la césarienne s'étant fortement développé mondialement ces dernières années, Maria Gloria Dominguez-Bello a mené une étude pionnière.
Elle a testé sur des bébés nés par césarienne, l'application d'une compresse badigeonnée des bactéries maternelle.
Pour confirmer ces résultats, une étude similaire a été menée à Paris. Affaire à suivre ...
Parallèlement à cela, d'autres études portées sur les raisons de la disparition d'espèces bactériennes rendant 1/4 de la population fragilisée et à risque, ont démontré les conséquences de la prise d'antibiotiques dès le plus jeune âge.
Les antibiotiques ont l'effet d'une bombe sur le microbiote, car ils ont pour objet de tuer des bactéries, dans le but d'anéantir un agent pathogène pour de bonnes raisons au départ.
Seulement, ils tuent parfois de façon indifférencié d'autres espèces de bactéries qui ne réapparaîtront probablement jamais.
Les essais clinique effectués sur des souris (dont le système métabolique est proche de l'homme), menés par le Professeur Martin J.Blaser de l'Université de N.Y ont prouvés que la prise d'antibiotiques avaient des effets à court terme sur le microbiote et à long terme sur la physiologie des souris : prise de poids, défaillance du système immunitaire, inflammation du colon, asthme, etc.
La composition du microbiote est modifié, notamment en cas d'exposition aux antibiotiques dès le plus jeune âge.
Le moment d'exposition aux antibiotiques est encore plus crucial. ,
Se pourrait-il que l'exposition précoce des bébés aux antibiotiques jouent un rôle dans l'épidémie d'obésité mondiale ?
Des études américaines sur des enfants obèses ont montrées la corrélation de prises d'antibiotiques avant l'âge de 6 mois et le risque de développer un surpoids à l'âge de 7 ans, ainsi que des allergies.
D'après le professeur Blaser, c'est un message inquiétant mais une réalité qui doit servir à utiliser ces médicaments parfois très utiles, sauvant des vies, autrement.
Car si ces prises médicamenteuses rendent nos enfants obèses et fragilisés, il faut impérativement changer les pratiques.
Je développerai prochainement les causes et conséquences de l'appauvrissement du microbiote du 1/4 de la population mondiale, véritable fléau et crise humanitaire.
Votre naturopathe.
